Pédagogie verticale / pédagogie horizontale

Une clé de réussite trop souvent oubliée

Question ludique en 2 étapes :

• Nous sommes en 1930, imaginez à quoi ressemblent un téléphone, une voiture et une salle de classe ?
• Nous sommes en 2024, imaginez à quoi ressemblent un téléphone, une voiture et une salle de classe ?

Sur ces 3 éléments, lequel a le moins évolué ?

Et oui… Nous le constatons régulièrement en intégrant certaines salles de formation sans vie, qui sentent la naphtaline et l’obsolescence. L’arrivée des tableaux numériques, à notre avis, n’a rien amélioré. C’est une réflexion de fonds que nous proposons sur l’organisation pédagogique apprenante en différenciant les 2 axes que sont le Vertical vs l’Horizontal.

Le préalable

Avant de développer cette approche pédagogique, il convient de rappeler tous les éléments de scénographiques que nous vous avons proposés dans notre article de décembre à retrouver ici

1. Faire la différence entre pédagogie horizontale et Pédagogie verticale

Elle réside principalement dans la manière d’envisager la relation entre le formateur et l’apprenant et de concevoir les outils qui en découlent.

Pour faire simple.

• Êtes-vous dans une organisation avec un bureau devant, des tables alignées parallèlement avec grande précision où il y a un intervenant « sachant » devant qui écrase de son savoir le groupe ?
• Ou êtes dans une salle où tout le monde est en sous-groupes ou en ilots, où le poste de travail du formateur est discrètement sur le coté et où l’ambiance vous attire sans savoir vraiment pourquoi ? 

J’ai le souvenir d’une femme de ménage qui venait en fin de journée nettoyer notre salle et l’entendre me dire

• Je ne sais pas sur quel sujet porte votre formation, mais j’aimerais bien y participer.
• Pourquoi ? moi surprise
• Parce que ça à l’air bien ce que vous faites !

Puissant non ?

2. Les caractéristiques et les atouts de chaque axe pédagogique

Pédagogie Verticale :

• Structure hiérarchique : La pédagogie verticale suit une structure plus traditionnelle avec un rôle central pour le « professeur ». La transmission du savoir se fait de manière descendante. « Je sais- tu apprends ».

• Autorité de l’Enseignant : Il est considéré comme l’autorité principale, détenteur du savoir. Il guide et dirige les activités d’apprentissage. La scénographie est centrée sur sa personne.

• Évaluation des acquis : Elle se fait de manière standardisée, basée sur la mesure des connaissances acquises conformément à un programme établi. Tous les participants doivent atteindre le même objectif imposé.

• Rigidité pédagogique : Les objectifs d’apprentissage sont définis de manière rigide, avec un séquençage fixe qui ne laisse aucune souplesse, aucune adaptation. Comment gérer les écarts au moment du contrôle des acquis ?

• Peu d’interactions : La communication est souvent structurée de manière à ce que l’enseignant soit le principal transmetteur d’informations. D’ailleurs, le « bavardage » est à proscrire.

Pédagogie Horizontale :

• Approche collaborative : La pédagogie horizontale favorise la collaboration entre les apprenants. Elle encourage l’apprentissage par l’échange et la coopération. Pensez que 50% des apprentissages viennent du formateur et le reste vient du groupe. Il est donc important de créer des moments d’échanges.

• Responsabilité partagée : Les formateurs et les stagiaires sont considérés comme des partenaires égaux dans le processus pédagogique. La responsabilité de l’apprentissage est partagée. Ensemble, on va plus loin !

• Personnalisation : Elle prend en compte la diversité des styles d’apprentissages et des besoins individuels. On s’adapte aux caractéristiques spécifiques des apprenants. Le fameux VAKOG et ses canaux d’apprentissages *.

• Environnement informel : Les salles de formations sont scénographiées, favorisant un environnement d’apprentissage décontracté et interactif. Un café d’accueil, c’est la base !  Puis sur les tables, sont disposés des accessoires pédagogiques, des objets de couleurs qui attirent, voire des bonbons ou des éléments à déguster, car le cerveau consomme bien plus d’énergie que l’on ne l’imagine.

• Autonomie : Les apprenants sont encouragés à prendre des initiatives, à diriger certaines activités et à être autonomes dans leur processus d’apprentissage. L’erreur est apprenante surtout si cela a été érigé dans les règles de vie du groupe.

3. Allons plus loin : faut-il modifier toute notre scénographie ?

Pourrait-on animer une formation à même le sol ? On peut se poser aussi la question en termes de sécurisation du stagiaire. S’il entrait en formation dans une salle sans table ou sans chaise, quelle serait son émotion ? Je l’ai testé lorsque j’étais en immersion en Finlande dans une école supérieure sans prof, sans élève.. et donc sans salle de classe. J’avoue qu’au départ, ça fait bizarre. Puis, on trouve ça génial.

Ici, je l’ai testé. Il s’agissait d’une formation de formateurs à la pédagogie active. Chaque participant est venu avec son coussin. Nous étions dans un lieu de montagne, entouré d’arbres et sur une terrasse en bois au grand air à l’abri du soleil. Des éléments de conforts étaient bien présents. Par groupe de 3, j’ai proposé un « JEU », des cartes de matching. Chaque équipe jouait au sol. Les participants étaient ravis. Ils ont reconnu que les tables et chaises n’auraient rien apporté de plus à l’acquisition du savoir et à l’atteinte de l’objectif.  Il suffit d’oser, comme à chaque fois !

4. Notre expérience

Si le voyage du vertical vers l’horizontal vous tente sachez que le changement doit se faire en profondeur et avec pérennité. Faire de l’horizontal de façon isolée est à proscrire. C’est l’ensemble de votre processus pédagogique qu’il faut faire évoluer.

• Un tableau sur un écran (type PowerPoint) devient un matching à faire en sous-groupe.
• L’image projetée à commenter devient une image partagée en binôme dans une feuille d’exercice réutilisable (Kit Ecolo). Avec un feutre effaçable, les participants commentent avec des mots-clés, un dessin, partagent, discutent. Puis on met le tout en commun. 

Les besoins de changements, les développements pédagogiques à créer sont innombrables. Il nous faut tester, partager, expérimenter des idées. Se mettre en mode veille, choisir ses ressources et réfléchir à toutes les opportunités d’une pédagogie clairement, sciemment horizontale. Le collectif que représente la communauté Péda GO sans nul doute, nous permet d’oser. Finalement nous sommes notre principal frein. Alors, allons plus loin, pour longtemps et dès à présent. Ainsi peut-être qu’en 2030, la salle de formation sera vraiment différente.

L’IA (intelligence artificielle) va passer par là, nous y travaillons déjà !
 En savoir plus sur le PédaGO LAB ici.

En résumé,

Repenser sa pédagogie afin de favoriser un environnement d’apprentissage plus dynamique, plus efficace passe par une autre orientation scénographique. On en sous-estime souvent l’impact.

La pédagogie verticale est une approche traditionnelle, où le formateur occupe une position centrale et détient l’autorité principale, tandis que la pédagogie horizontale favorise la collaboration entre les apprenants et une responsabilité partagée dans le processus d’apprentissage.

• VAKOG. Visuel auditif kinesthésique (olfactif et gustatif), Chez Péda GO EXPERTS, la notion de Lud’haptique va encore plus loin. Consultez-nous pour en savoir plus.