Les 2 premiers domaines où le jeu est favorisé sont la formation et le Management. Certains y « croient », d’autres n’en veulent pas. Faisons un point sur ce que dit la loi et sur l’intérêt du jeu. Cet article est basé sur nos longues années d’expérience, il se peut que vous ne partagiez pas le même avis. Parlons-en !
La pédagogie active entre dans la loi
Les pédagogies actives et pédagogies par le jeu en particulier ont le vent dans le dos. Surtout depuis 2017, où Muriel Pénicaud alors Ministre du Travail, a diffusé un document d’orientation sur la réforme de la formation pour les partenaires sociaux où elle invite à l’utilisation de ces pédagogies. Une grande première !
« Il devient donc nécessaire de développer des modalités pratiques d’accès à la formation, de pédagogie active, plus souples et plus adaptées à la rapidité des évolutions du marché du travail et donc des besoins en compétence des salariés”.
En 2015, Datadock avait posé les prémices d’une professionnalisation de nos métiers de formation. Avec Qualiopi qui date de 2019 et son critère 5, il est dit :
«La qualification et le développement des connaissances et compétences des personnels chargés de mettre en œuvre les prestations». On convient, enfin, qu’être formateur ne s’improvise pas, il faut une compétence adéquate. La formation n’est plus un complément de ressources pour certaines professions en mal de revenus ou d’opportunités diverses et variées. Le professionnalisme pédagogique s’impose non seulement pour les formateurs et aussi pour l’équipe pédagogique. Si l’organisme de Formation (OF) doit à présent justifier de cette compétence par tout moyen, l’efficacité de la formation des équipes pédagogiques n’est pas demandée. Et ce n’est pas la publication des résultats et des taux de satisfaction des participants qui vont changer la donne. Ainsi, on continuera à s’ennuyer en formation, mais avec des formateurs certifiés. Belle avancée !

Pourquoi jouer ?
Pour beaucoup, le jeu en situation professionnelle est considéré comme futile faute de connaissance de ces détracteurs. L’utilisation du jeu demande beaucoup de sérieux (publication de 2010 au centre INFFO que j’ai pu écrire). En entreprise, le jeu pour jouer n’a pas d’intérêt, sauf pour le seul plaisir qu’il procure. Nous savons que le jeu favorise la collaboration, il est antistress, il augmente la créativité, il améliore les performances des collaborateurs, développement le collectif au-delà des intérêts individuels.
En Formation, en plus d’améliorer l’efficacité, il permet de faire émerger de nouvelles idées, de mieux former les équipes, de faciliter la prise de décision, d’accompagner le changement en douceur, de manager des projets autour d’objectifs communs, de faire passer des messages en allant vers plus d’adhésion. Plus encore, il suscite une attention prolongée, il améliore la concentration et il renforce l’engagement du participant.
De toutes parts arrivent dans l’entreprise des notions d’intelligence collective, de techniques collaboratives et participatives. Cette tendance est amplifiée par un « ras-le-bol » de l’utilisation du PowerPoint en entreprise, des réunions interminables qui n’amènent à aucune action et n’engagent pas aux changements de comportement. Un ouvrage en parle : « La pensée PowerPoint, enquête sur ce logiciel qui rend stupide » par Franck Fromer, 2010. Vous y découvrirez les « excuses » du créateur, l’argent perdu dans les entreprises et que parfois le PowerPoint « tue ».
ET que dire de l’usage de cet outil obsolète en formation ? Animer autrement est une évidence, une nécessité. Nous regrettons à chacune de nos formations de formateurs, comme un running gag, qu’il soit encore possible d’animer une formation avec un « PPT ». C’est-à-dire, payer une personne, pour appuyer sur un bouton, passer des diapos. Où est la valeur ajoutée ? Le contrôle des acquis et la mise en place d’actions correctives en cas d’écarts? Comment une méthode expositive peut-elle permettre d’accompagner le changement de pratiques et aller vers de nouveaux comportements en situation de travail ? Je n’y crois plus depuis 30 ans ! Nous tentons depuis cette époque de prouver qu’une autre pédagogie est possible, et qu’elle se déploie avec peu de moyens et une forte volonté.

Un constat douloureux !
Pourtant il reste des freins à jouer : la peur d’utiliser de nouvelles méthodes, des croyances «nous ne sommes pas payés pour s’amuser», la crainte du jugement de l’autre, les appréhensions de la hiérarchie à aller vers de l’innovation. Les autres barrières se situent autour du cout, de l’absence de savoir-faire.
Nous sommes bien placés pour en parler. Peda GO ! depuis 2015 prend ses responsabilités et développe une philosophie forte qui vise à : démocratiser la pédagogie active et la pédagogie par le jeu au quotidien. Permettre à tous ceux qui ont l’envie d’aller vers plus par le ludique professionnel d’avoir les moyens et le savoir-faire pour accéder à ces nouvelles techniques avec des formations, des outils et de l’accompagnement.
La question ne devrait plus faire débat. Peut-on encore apprendre sans tenir compte du fonctionnement du cerveau ? Comment est-ce possible que la pédagogie active et ludique reste une exception dans l’éducation générale et professionnelle ? Constatons ensemble un élément,
· Regardez les téléphones de Graham Bell dans les années 1870 et nos portables du moment…
· Observez les premiers véhicules comme la Ford T de 1908 et nos voitures autonomes qui arrivent dans nos rues,
· Rentrez dans une salle de classe en 2023 et dites-moi si l’évolution, depuis 1910, a été aussi importante. Non ? Pourquoi ?
L’humain n’est pas une machine à retenir des savoirs, des concepts sans envie, sans perspective. Un cerveau pour être activé a des besoins. Nous en parlerons prochainement sur un article plus détaillé sur les neurosciences.

Est-il trop tard ?
Alors que l’Intelligence Artificielle se développe à tout va, et que l’arrivée de CHAT GPT nous promet des changements dont nous n’avons encore pas tous conscience, on apprend à apprendre à une machine. Vous avez entendu parler de «machine learning » que l’on peut aussi nommer « apprentissage automatique ».
On entre des données dans un ordinateur et on lui apprend à résoudre des tâches en autonomie. C’est une forme de réflexion artificielle. Alors a quand l’absence de formateur pour apprendre ou l’arrivée du formateur-robot ?
Notre expérience terrain, nous dit que le formateur, le consultant, le manager-expert, a encore sa place par son humanité, son expérience et son ressenti de la situation. Reste une condition : mettre au cœur du système non pas un algorithme ou des métadonnées, mais l’apprenant lui-même ; l’humain et toutes ses sensibilités. Voir l’article sur les 8 clés de la pédagogie active.
https://pedago.re/les-8-cles-de-la-pedagogie-active-et-ludique/

Formateurs, Managers, vous n'êtes pas seuls !
Alors nous continuerons d’œuvrer avec vous afin de désenclaver les formateurs de leur solitude pédagogique. Développer les neurosciences dans nos outils, n’est plus une option, c’est une nécessité ! En mai, nous lançons un pré-laboratoire de pédagogie active et ludique. Une 1ere à La Réunion. Partager de l’innovation pédagogique, de la recherche, de l’échange et de l’analyse de pratiques. Toutes les strates de l’entreprise sont impliquées, c’est pour cela que nous souhaitons un Laboratoire ouvert à tous, il en va de la réussite du jeu en entreprise et donc en formation !
Prenez le train en marche, il reste de la place pour les audacieux !
Pour aller plus loin :
· Pédagogie et neuroscience : Chapitre 1 de notre formation de concepteurs d’outils et de jeux pédagogiques.
· Abonnez-vous à nos newsletters : prochainement un article sur peut-on apprendre le management, apprendre à manager avec Un JEU
