Comment améliorer la mémorisation et l’engagement ?
Les 5 sens sont particulièrement utiles et utilisés en pédagogie. Avec le fameux « VAKog »*, notons l’importance de l’ouïe et par extension de la sonorité. Les sons ne sont pas seulement des outils pour capter l’attention, ils jouent également un rôle vital dans la mémorisation et la compréhension. Associées à la technologie et à l’IA, de nombreuses pistes s’offrent à nous. Dans cet article, nous explorerons comment la sonorité influence la formation et la pédagogie, et nous y ajoutons quelles pistes afin d’enrichir nos scénographies et nos techniques pédagogiques. Ouvrez vos oreilles !
L’atmosphère sonore d’un lieu de formation
Quel est le « son » de l’environnement d’apprentissage que vous proposez ? Une atmosphère sonore bien pensée réduit le stress, améliorer l’engagement vers l’acte pédagogique et augmenter la concentration.
Par exemple, les salles bruyantes ou à proximité d’une circulation intense sont à proscrire. En choisissant une salle proche de la nature, les sons naturels comme le chant des oiseaux ou le bruit de l’eau créent une ambiance calme et propice à une vie de groupe agréable.
En matière d’accueil, notre expérience nous montre que les rythmes latinos, brésiliens apportent un chaloupé qui met en joie les participants. Dans leur non-verbal, ils s’ouvrent voire leurs corps se redressent et annoncent un engagement favorable vers l’inconnu. Nous constatons également que la musique classique ou douce stimule la pensée créative.
Idées pour vos prochaines animations :
- À chaque pause, changez de style musical en lien avec l’heure et l’ambiance souhaitée.
- Mieux encore, proposer à des « co-animateurs » du jour de prendre en charge la programmation musicale en leur faisant travailler cet aspect avec précision.
- Pour certains exercices, choisissez des musiques dites de « concentration ». Optez pour des playlists dites « sans messages subliminaux ».
Les sons et la mémoire
Les sons jouent un rôle essentiel dans la mémorisation. Les informations associées à des sons spécifiques sont souvent retenues plus facilement. C’est pourquoi les jingles publicitaires sont si efficaces. En pédagogie, utiliser des sons pour marquer des concepts clés aide les stagiaires à s’en souvenir plus facilement.
Idées :
- Associez une partie apprenante, une règle, une loi, une obligation à une chanson, un jingle ou à une mélodie. Mieux : faites faire cette association aux stagiaires eux-mêmes et débriefez de leur choix.
- Faites un « matching » entre un élément d’apprentissage ( mot / vocabulaire / concept) et un effet sonore (voir nos buzzers enregistrables) ou un jingle. Puis dans une séquence de reformulation (contrôle des acquis), passez les sons et demandez au groupe d’exprimer la notion qui s’y rapporte. C’est amusant et vous serez impressionnés par le niveau de mémorisation atteint. Racontez-nous vos expériences !
Écouter pour apprendre
Les podcasts éducatifs, les livres audio et les applications interactives utilisant des sons et des voix offrent des alternatives innovantes aux méthodes d’enseignement traditionnelles. Les temps de trajets, parfois longs, ici à La Réunion, sont une belle occasion d’écouter, d’entendre et d’apprendre tout en optimisant un temps qui semble improductif.
Idée : Demandez à chaque stagiaire ou à des binômes de résumer une partie des apprentissages en mode audio. Ils peuvent raconter une histoire, simuler une émission de radio ou une interview et la partager aux autres.
C’est aussi une piste de création d’animation pédagogique assez marrante. Connaissez-vous le « BINGO » ? Souvenez-vous de cette technique ancienne qui consiste à prendre un texte et le faire lire en collectif par des participants, chacun à leur tour. Ça ne fonctionne pas bien. Il est assez probable que l’auditoire décroche rapidement. Alors, il vous suffit de faire des cartes avec des mots clés, voire des sons. Distribuez les cartes à chacun. Les participants lèvent la carte du mot ou du son, lorsqu’il est prononcé et crie « BINGO ». La concentration du groupe augmente automatiquement. Lorsqu’un apprenant n’a plus qu’une carte en main et que le mot est prononcé, il a gagné et crie WALL BINGO ! Puis marque des points et repart pour une nouvelle liste de mots ou pas ! On finit toujours par rire avec cette technique, même sur les sujets les plus difficiles.
L’activité « son » comme outil pédagogique
Vous connaissez le principe de la classe inversée. Nous l’utilisons souvent lorsque le sujet et lourd ou complexe. Il s’agit pour un formateur de donner un support ou une ressource pédagogique en amont. Puis, en sous-groupe de demander d’étudier le contenu pour en faire une synthèse et la partager aux autres.
Idée : afin d’éviter les restitutions soporifiques, optez pour un « rendu » sous forme de poésie, de sketches, de rap ou de slam. Laissez-vous surprendre par la puissance du résultat et l’attitude engagée des participants. Nous en sommes bluffés à chaque fois.
Idée : afin d’éviter les restitutions soporifiques, optez pour un « rendu » sous forme de poésie, de sketches, de rap ou de slam. Laissez-vous surprendre par la puissance du résultat et l’attitude engagée des participants. Nous en sommes bluffés à chaque fois.
Autre idée : Pour travailler la cohésion d’un groupe, nous vous recommandons une technique à la mode qui fonctionne magnifiquement bien : faites un Team Bulding Rythme ou un Circle Song. Il s’agit de nommer un « Leader » qui se met au centre du cercle. Il regroupe arbitrairement les participants par 2 ou par 3 et leur propose de faire un rythme avec leurs mains ou une partie de leur corps ou d’émettre un son ou une mélodie. Les binômes ou trinômes se succèdent et le tout donne une forme musicale que le meneur modifie à souhait. S’Il le veut, Il y ajoute sa touche. On « joue » pendant 2 ou 3 minutes. Puis on change de Leader et on refait tourner un autre motif vocal ou sonore. L’instant présent est puissant et unique à vivre.
La mutation de notre rapport à la voix dans notre quotidien
L’avènement des assistants vocaux comme Siri (Apple le lance en 2011) et Alexa (par Amazon en 2014) a profondément transformé notre interaction avec la technologie. Ces dispositifs intégrés dans nos smartphones, enceintes connectées et autres appareils intelligents, utilisent des algorithmes sophistiqués de reconnaissance vocale et d’intelligence artificielle pour comprendre et répondre à nos commandes vocales. Ces outils, permettent une interaction naturelle et intuitive, transforment le paysage éducatif en facilitant l’accès à l’information, en personnalisant l’apprentissage et en rendant les études plus interactives. Rien de nouveau en vérité puisque depuis les années 1960, des chercheurs tentent de créer des systèmes capables de comprendre et de répondre à la parole humaine. Cependant, ce n’est que récemment que les avancées en matière de traitement du langage naturel (NLP) et d’apprentissage automatique (machine learning) ont permis de développer des assistants vocaux efficaces et précis. Et si nous les utilisions en pédagogie ?
Apprendre par les assistants vocaux
En tant que formateur, il vous suffit de créer les conditions d’utilisation en concevant des exercices à faire en sous-groupe en permettant l’accès aux assistants vocaux. Les apprenants posent des questions et obtenir des réponses immédiates, sans avoir à chercher dans des manuels ou à naviguer sur internet. Cela facilite l’apprentissage autodirigé et encourage la curiosité.
Par exemple, un stagiaire rencontre un terme inconnu, il demande à Alexa ou Siri de le définir ou d’expliquer un concept scientifique. Il peut également poser une question ce qui permet de reformuler une notion apprise dans la journée et ainsi vérifier ses acquis. Faites des débriefings des sollicitations demandées et analysez les réponses. Ça vous permet de garder un contrôle sur les acquis !
Grâce aux algorithmes d’intelligence artificielle, ces assistants adaptent leurs réponses et recommandations en fonction des préférences et des besoins individuels des apprenants. On s’approche de l’adaptive learning, une forme de la personnalisation, tout simplement.
Par exemple, Google Assistant peut suggérer des articles, des vidéos et d’autres ressources éducatives basées sur les habitudes de recherche et les intérêts de l’utilisateur. Cela permet un apprentissage plus adapté et pertinent pour chacun.
L’interactivité des assistants vocaux rend l’apprentissage plus engageant. Faire des quiz, écouter des podcasts éducatifs, suivre des cours de langue, et même faire des exercices de mathématiques en parlant directement à l’appareil, véritable compagnon de travail. En matière d’apprentissage des langues, « la machine » apporte un véritable progrès en matière de prononciation. Les applications de langues intégrées à ces assistants peuvent proposer des exercices de conversation, des tests de vocabulaire et des jeux linguistiques, rendant l’apprentissage des langues plus dynamique et interactif.
Accessibilité pédagogique et l’aide par la voix
De plus, les assistants vocaux offrent une accessibilité accrue pour les personnes ayant des limitations physiques ou visuelles. Par exemple, une personne aveugle ou malvoyante peut utiliser Alexa pour lire des livres, contrôler des appareils ou obtenir des informations sans avoir besoin d’interfaces visuelles. Les dyslexiques peuvent utiliser des assistants vocaux pour lire des textes à haute voix, ce qui améliore leur compréhension et leur engagement à aller plus loin.
Dans le domaine professionnel, nos bureaux se transforment. Les réunions sont plus faciles lorsque l’assistant de notre choix prend des notes, programme des rendez-vous et gère des tâches administratives et tant d’aides au quotidien. Nous ne sommes qu’au début de ces utilisations. À nous de construire la suite.
Enfin, faut-il entendre ou écouter en matière de pédagogie ?
La différence philosophique entre entendre et écouter réside dans le caractère passif de l’un et l’intention active de l’autre. Entendre est une simple perception sensorielle, tandis qu’écouter implique une attention consciente, une interprétation et une réponse réfléchie. Ainsi l’écoute active est une compétence essentielle pour un formateur. Elle ne se limite pas à simplement entendre les mots prononcés par les apprenants, elle implique une compréhension approfondie et une réponse empathique, elle crée un environnement d’apprentissage efficace et enrichissant. Elle favorise la confiance, améliore la communication, renforce l’engagement et permet d’adapter la formation aux besoins spécifiques des apprenants. En pratiquant l’écoute active, les formateurs non seulement améliorent la qualité de leur enseignement, et contribuent aussi au succès et à la satisfaction de leurs apprenants. Le son va et revient, c’est fait de petits riens… ça vous rappelle une chanson non ?
Conclusion
L’intégration de la sonorité, des sons et de l’ouïe dans la formation et la pédagogie est plus qu’une tendance, c’est une nécessité pour répondre aux besoins diversifiés des apprenants. En utilisant judicieusement les sons, les formateurs peuvent non seulement capter l’attention des stagiaires, et aussi améliorer l’acte pédagogique et la mémorisation des contenus. Il est temps d’exploiter pleinement le potentiel des sons pour transformer notre pédagogie et rendre l’apprentissage plus efficace et agréable.
L’importance des sons dans la formation est indéniable. En intégrant cette dimension sensorielle, nous enrichissons les expériences d’apprentissage et aidons les apprenants à atteindre leur plein potentiel. Utiliser la sonorité de manière stratégique fait ainsi la différence entre une pédagogie de l’oublie et une mémorisation activée. Alors qu’allez-vous expérimenter prochainement ?
Et si nous en parlions dans une de nos séances du laboratoire de pédagogique active.
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*VAKog. Les majuscules et minuscules ont du sens.