Le 14 Octobre dernier s’est terminée la passation de Péda GO ! entre Cendrine et Cyrielle. L’occasion pour nous de poser quelques questions (que beaucoup se posent) à Cendrine, notre fondatrice et aujourd’hui partenaire !
Cela fait plus de 20 ans que tu pratiques la pédagogie active… Mais Péda GO ! n’a que 8 ans … Pourquoi ? Pourquoi avoir fait le choix de Péda GO ! En tant que marque et non une entreprise ou une association ?
J’ai animé ma première formation en 1991. ça fait donc 32 ans. Je me souviens du sujet c’était « Réussir son événementiel ». J’animais déjà en pédagogie active sans vraiment savoir ce que c’était. Avant cela, pour me faire de l’argent de poche et plus tard pour payer mes études, je donnais des cours de musique et là aussi j’utilisais le ludique. Donc nous pouvons dire que la pédagogie active et moi, c’est une histoire qui a 40 années.
Avant d’en arriver à Péda GO ! Il y a eu des expérimentations et des échecs. J’ai donc essayé et beaucoup appris. Je voulais un format qui permette de travailler en mode projet et qui puisse allier les notions de communauté et de partage. La rencontre avec Cyrielle m’a permis de passer à une autre échelle sans modifier les valeurs de base du projet. Après huit ans de création, Péda GO ! s’apprête à vivre ses meilleures années. C’est une chance incroyable dont je me réjouis.
Pour toi, que symbolise le dé rond du logo Péda GO ! ?
J’ai découvert ce dé avant même d’imaginer créer une marque ou me mettre à mon compte. Lorsqu’il a fallu imaginer un logo, il s’est imposé pour toute sa symbolique. Le cercle qui évoque l’échange, la pédagogie horizontale. Le format qui présente une indéniable originalité et qui évoque l’innovation. De plus, il offre un effet de surprise des plus attractif. Et après toutes ces années, je trouve qu’il ne vieillit absolument pas. Ce qui est rare pour un logo.
Quel est ton plus beau souvenir de Péda GO !?
Les souvenirs sont très nombreux j’ai du mal à en dégager un, en particulier. Ce qui me vient spontanément à l’esprit ce sont des yeux qui brillent, de la joie, des rires, des belles rencontres, des amitiés.
Si je repense à mes début, J’ai une pensée pour ces deux formatrices B. et P. qui à la fin d’une formation de formateurs à la pédagogie active m’ont dit un merci franc, droit dans les yeux. Elles venaient de retrouver le goût à exercer leur métier et moi je mesurais le sens de mon action.
Je pense aussi à ce stage de pédagogie active fait en Finlande. Il a été une véritable gifle dans ma vie.
Évidemment, il me vient aussi à l’esprit la fête du septième anniversaire de Péda GO ! particulièrement réussie.
Le confinement a aussi été une période très forte. Nous sommes tous restés solidaires en partageant tous les apprentissages liés au digital. Puis à titre personnel, je pense à cette vidéo faite par de très nombreux membres de la communauté alors que je sortais de quatre hospitalisations. Ils avaient décidé de me soutenir en s’envoyant une boule de papier de La Réunion en passant par Nouméa et par le Piton des Neiges. Je pourrais encore pleurer en y pensant.
Nous savons que ta plus grande frustration est le refus de l’éducation nationale d’utiliser les méthodes Péda GO ! (A ce jour) , même si tu as quelques belles victoires à ton actif ( IAE, EAM…), aurais-tu un autre regret ?
Cela fait bien longtemps que je sais que l’on peut apprendre tout si on a la bonne méthode et le bon formateur. J’ai eu très vite conscience que l‘échec n’existe pas, c’est le formateur qui le crée. Passé ce constat cruel, j’ai tenté de mettre toutes mes forces pour démocratiser la pédagogie active et ludique.
Mon plus grand regret est probablement de ne pas avoir su mobiliser les Politiques (locaux et nationaux) sur les enjeux de la pédagogie active et ludique qui pourraient changer la face du monde Et je pèse mes mots ! Parce qu’apprendre, se cultiver, partager, sont les bases du respect, de l’acceptation de la différence, du vivre ensemble. Tout cela amène autant à la paix intérieure qu’extérieure. Si je comprends l’autre, je ne me bats contre lui, mais j’avance avec lui.
J’ai l’espoir que la nouvelle équipe Péda GO pourra aller plus loin en ce sens.
Qu’est-ce que tu referais de la même manière et qu’est-ce que tu changerais?
Bizarrement je ne changerai rien. Les échecs ont été apprenant et j’ai su partager les réussites.
Cela dit, s’il y avait une chose à améliorer, ce serait écrire plus d’articles de fonds et plusieurs livres sur la pédagogie active et ludique. Je vois trop d’abus dans notre métier et des choses qui me révoltent.
Et puis j’aimerais dire au monde que tout ça se fait à La Réunion, une île qui a toujours su montrer ses capacités à innover. ALé di partou, nous la fé !
Quand et pourquoi avoir choisi de céder la marque ?
En 2020, j’ai donné beaucoup d’énergie à tous les formateurs en particulier pendant le confinement, puis en 2021 j’ai eu des petits soucis de santé. J’ai pris conscience que tout pouvait s’arrêter d’un coup. Suite à une formation à la pédagogie active, Cyrielle m’a contacté début 2021 pour réaliser des jeux. J’ai vu sa motivation, son ambition, ses capacités et surtout les 20 années qui nous séparent. Comme nous partagions les mêmes valeurs, je me suis dit qu’elle serait la personne idéale pour reprendre le flambeau. Nous avons mis en place une démarche de cession progressive. Tout a été mis par écrit et comme les choses étaient claires, ça s’est super bien passé. J’ai rarement vu des associations aussi fructueuses que la nôtre, que ça se sache !
Le Lab va voir le jour en 2024, tu fais d’ailleurs partie du groupe de travail, à quel niveau souhaites-tu t’y investir ?
La création du LAB est une grande fierté pour moi. Ce n’est pas un aboutissement en soi, c’est plutôt un acte essentiel dans la démocratisation de la pédagogie active et ludique. L’équipe en place est formidable. Elles n’ont pas besoin de moi. Cela dit je veux bien être une sorte de grand-mère bienveillante. Je m’imagine faire de la veille, de la recherche et surtout partager tout cela avec le plus grand nombre par écrit et lors de MasterClass.
Il paraît que l’aventure Péda GO ! Ne se termine pas vraiment, en quelle circonstance aurons-nous la chance de te retrouver ?
Péda GO ! est tellement dans mon ADN que Cyrielle a eu l’intelligence et la gentillesse de me proposer de travailler sous forme de missions soit pour la création de nouveaux modules, comme la prochaine formation d’animateurs en pédagogie active, soit pour l’animation d’ateliers en particulier pour les Playmobils qui me tiennent à cœur.
Avec Péda GO France ! je vais encore pouvoir soutenir l’équipe et d’autres projets vraiment ambitieux sont dans les tuyaux, mais ça, c’est encore secret. À côté de cela, je souhaite aussi profiter de la boutique Péda GO ouverte à la communauté. Elle permet à chacun d’entre nous de commercialiser ses outils pédagogiques. Ainsi je vais pouvoir partager tous les outils que j’ai créés pour les formations de marketing, de techniques de vente, de techniques de recherche d’emploi, de communication orale et de média training. Je continuerai à partager la pédagogie active avec ceux qui le veulent bien.
Et en dehors de Péda GO !, comment on fait pour te voir ?????
Se remettre en question et réinventer sa vie à 58 ans, c’est une véritable chance. Comme la page blanche ne me fait pas peur, je me lance enfin à temps complet dans l’écriture. Ce que je faisais déjà depuis 2015 mais à temps partiel. Une autre de mes passions devient mon métier.
- J’écris pour les entreprises ; des articles de blog, des portraits, des reportages
- Pour les créateurs d’entreprise, je fais du naming et du marketing
- Puis d’un point de vue artistique, j’écris des romans, des nouvelles, des pièces de théâtre et prochainement un recueil de poèmes sur mon amour pour l’Océan.
Donc on pourra me voir soit sur les réseaux sociaux soit en dédicace.
Je vais aussi animer à nouveau des formations sur la communication orale, la prise de parole, la négociation les techniques de ventes et de conviction. Je reste aussi très engagée auprès de l’IAE et l’Université de La Réunion. Puis j’accompagne des dirigeants en média training.
Vous pouvez aussi venir me rencontrer sous l’eau, en plongée, et sur l’eau soit lors de la prochaine mission océanographique que j’accompagne en tant qu’auteur, soit sur les océans puisque je prépare un tour du monde. Je repense à cette phrase d’une amie « le meilleur est avenir » avenir en un mot.
Enfin, en m’invitant à boire un café, avec un bureau du jour, il sera toujours possible de me croiser facilement et je serai bien heureuse vous revoir.
Un mot de la fin ?
Pour moi, je ne vois pas la fin, je vois une continuité. Cyrielle est probablement la meilleure rencontre que je pouvais espérer pour Péda GO ! . Elle va aller très loin, je me réjouis de découvrir toutes les surprises qu’elle et son équipe nous réservent. Je voudrais profiter de cette interview, pour remercier encore chaleureusement toutes les personnes qui ont partagé ces formidables années. Parce que Péda GO ! est une aventure humaine et doit le rester. Et ça nous le savons tous ! à présent, c’est à vous de jouer !! Longue vie à Péda GO !
Merci Cendrine pour ta confiance, ta bienveillance et ton soutien. Merci d’être toi, tout simplement !
L’aventure continue, nous te garderons près de nous tant que tu le souhaitera 🙂
